vendredi 3 mai 2019

Harry Burton, l'homme qui donna un visage à Toutânkhamon

La photographie, mais c'est bien plus qu'une image !

Une exposition "Toutânkhamon" rencontre toujours un immense succès. La fascination trans-générationnelle perdure. 
Elle a commencé le 4 novembre 1922, jour où Howard Carter a ouvert la fameuse tombe. La presse a ouvert la seconde porte, celle du public.


Ce qui a impulsé cet enthousiasme, c’est la publication des photos qui ont accompagné chaque étape de la découverte. En les regardant un siècle plus tard, on sent la même énergie. L’émotion du temps en plus.



   



Si l’histoire doit beaucoup à Carter (clairvoyant à l’égard de ses propres photos si décevantes) et à son mécène Carnarvon, la découverte serait restée plus longtemps confidentielle sans Harry Burton, photographe professionnel. 
Burton a produit ce que la photographie peut faire de mieux et il a rendu Carter célèbre. 





The Times achète l’exclusivité du reportage en 1923, tandis qu’une foule de quotidien publient quelques prises de vue qui mettent le public en émoi. 













Ce reportage remplit son contrat à tous les niveaux : esthétique, technique (de l’archéologue et du photographe), mémoire, inventaire, histoire et publicité. 










En 1922, on photographie à la chambre avec des plaques de verre. Le matériel est très encombrant, les plaques de verre très fragiles et la technique de révélation très délicate. Complexité accrue en milieu désertique, avec toutes les poussières qui s’insinuent dans l’appareil et au cours du développement dans les bains du révélateur. Ici, Burton a fait une démonstration magistrale de son savoir-faire. 





Aujourd’hui encore, ces plaques (conservées au Griffith Institute d’Oxford) ont gardé leur superbe. Le films 24x36 ou le numérique ne les égalent pas. Les nuances de noir et blanc sont d’un raffinement extrême, ce qui a permis de les coloriser sans tomber dans la caricature. Côté technique, on admire la maitrise des profondeurs de champ opérée par Burton. 







Harry Burton est secondé par un photographe égyptien installé à Louxor : Attaya Gaddis, qui fut l’assistant de Felice Beato. La boutique existe encore dirigée par ses descendants directs.  

Harry Burton et Lord Carnarvon

lundi 12 novembre 2018

The Jazz Ambassadors

La politique peut être renforcée par la musique et la musique peut avoir une puissance qui défie la politique, disait Mandela.

Louis et sa femme

Dans toutes nos latitudes où la politique n’est plus que paroles sans musique, alternant les mêmes refrains « plus jamais ça » ou « on sait ce qu’on fait », l’Histoire est rythmée de notes et de rimes multilingues ouvrant le monde à sa splendeur. 


Au milieu des années 50, alors que les Etats-Unis excellaient entre Guerre froide à l’extérieur et racisme hallucinant à l’intérieur, le Département d’Etat a eu l’idée d’une délégation diplomatique musicale : Louis Armstrong en chef de bande, avec Dizzy Gillespie, Benny Goodman, Duke Ellington et Dave Brubeck écumèrent l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient, l’Afrique sub-saharienne, l’Asie centrale et l’Inde.
A commencer par l’Iran. Shah alors.


En même temps, la mission avait un drôle de goût pour nos idoles : comment transmettre une leçon de paix alors que les droits civiques des Noirs américains n’existaient pas ? 


Nous avons besoin de ces ambassadeurs. Partout. Au sommet des Etats et dans les cités abandonnées. Une étincelle qui fasse vibrer, naître et renaître les cerveaux et les sensibilités.


Lasse des politiques qui font payer leurs notes à défaut de les jouer. 

Comment ai-je pensé aux « Jazz Ambassadors » ? 
-Parce que leurs photos ont traversé le temps. 

Alors, vive la photographie !